Réponses de Oui la Provence à l'association NOTERPACA

NOSTERPACA agit en faveur de Transports Publics fiables, performants, efficaces en région Provence-Alpes-Côte d'Azur. L'association porte la parole des usagers auprès des institutions.

 

Voici notre réponse à leur questionnaire:

Nous avons noté une diminution importante du nombre de trains quotidiens en 6 ans, passant  de plus de 700 en 2015 à moins de 550 aujourd’hui. Quels seront vos objectifs de développement de l’offre ?  

 

La réouverture des lignes comme Aix-Rognac, Digne-Saint-Auban, Gardanne-Carnoules et Pertuis-Cavaillon au trafic voyageur, le rétablissement de Digne-Nice, la réouverture, la création de gares et de quartiers de gares sur ces lignes comme sur la ligne des Alpes vont permettre de drainer plus d’usagers et d’usagères vers le train et, de facto, augmenter le  nombre de trains roulants. La prise en compte du fret, très largement délaissé jusqu’ici, va également permettre d’augmenter le nombre de trains. 

 

Le nombre de trajets réalisés quotidiennement en TER est stabilisé autour de 100 000 depuis les 6 dernières années. Quels seront vos objectifs de développement de la fréquentation des  TER ? 

 

L’augmentation de la part modale du train et donc du nombre des trajets ne se fera pas sans une meilleure régularité des trains et un élargissement du réseau évoqué ci-dessus. Nous voulons fixer, avec les partenaires de la région (SNCF, Chemin de fer de Provence…) mais aussi  en coordination avec les associations d’usagers dans les Comités de ligne, un objectif annuel  d’augmentation du trafic d’au moins 20%. Cette politique sera soutenue par une tarification sociale forte, mais aussi par des tarifs spécifiques en direction des jeunes et des étudiants; à l’inverse des insupportables augmentations de la carte Zou, notamment Zou étudiants voulues par le Président Muselier. 

 

La livraison, au cours du mandat qui s’achève, de 16 rames Régio2N a bénéficié au littoral  azuréen, au détriment de l’offre dans l’Ouest de la Région. Quelle politique de gestion du matériel permettant un rééquilibrage allez-vous engager ?  

 

L’équité territoriale doit être au cœur des politiques publiques. Ce déséquilibre devra être  réparé. Mais cela n’est pas qu’une question de rames. L’ensemble du système ferroviaire doit être réhabilité dans toute la région, alors que nous sommes très en retard sur les régions voisines, malgré les efforts de rattrapage faits lors de mandatures de Michel Vauzelle, efforts qui ont été une nouvelle fois réduits par l’équipe Muselier ces dernières années.

 

Les temps de parcours se sont allongés ces dernières années, plaçant Briançon à 5 heures de  Marseille, soit un temps de trajet allongé de 20% en quelques années en raison notamment  d’arrêts de banlieue sur les trains longue distance. Quelle sera votre action pour remédier à  cette situation ?  

 

Revenir le plus rapidement à la situation antérieure en donnant la priorité aux transports du  quotidien plutôt qu’aux grandes lignes, notamment en matière d’investissements régionaux. Il faut noter que la ligne des Alpes a été partiellement modernisée entre Marseille et Aix en  Provence, mais que tout reste à faire entre Aix en Provence et Briançon. 

 

La ligne des Chemin de Fer de Provence est interrompue depuis plus de deux ans à la suite d’un  accident de chantier et met en péril le lien du territoire entre Nice et Digne. Celle du Val de  Durance à Digne est non exploitée depuis 30 ans. Quel avenir prévoyez-vous pour ces deux  axes ?  

 

Gardarem lo trin dei pinhas ! Nous avions fait passer les chemins de fer de Provence en régie et nous sommes totalement attachés à cette ligne historique qui de plus à l’arrivée dans les Alpes Maritimes fait office de tramway bis. Ce lien territorial qui unit les Alpes de Haute Provence à Nice est fondamental en terme de maillage du territoire régional. C’est une chance  qu’il faut à tout prix préserver. Quand à Digne-St Auban, c’est un maillon essentiel d’une organisation des transports en commun efficace dans les Alpes de Haute Provence, qui  permettra aussi la réduction d’un trafic automobile surabondant en Val de Bléone.

 

Les services Marseille-Aubagne n’ont jamais atteint le niveau annoncé avant les travaux de la 3° voie. Quelle sera votre orientation pour aboutir à un cadencement attractif sur cet axe ?  L’intermodalité est un des éléments clefs pour déclencher un meilleur usage des Transports  Collectifs. Quels sont vos objectifs d’aménagements intermodaux ?  

 

Des objectifs précis doivent être fixés et leur suivi doit être assuré grâce à des tables rondes régulières entre usagers, exploitants et Région. De tels retards qui remettent en question des efforts budgétaires conséquents ne sont pas acceptables. La SNCF doit mettre les moyens  adéquats sur les transports du quotidien qui sont, avec le fret, la priorité absolue. Le long  terme TGV est peut être rentable économiquement pour l’exploitant. Mais le service public présent, partout et pour tous, exige une répartition équitable des moyens sur le TER. Nous  mobiliserons toute notre énergie, forcément renouvelable, pour arriver au respect des  engagements qui ont motivé les investissements. 

 

L’intermodalité suppose par ailleurs à la fois l’aménagement de gares pour lequel beaucoup  reste à faire, mais aussi un effort de cohérence des horaires entre TER, LER et lignes locales et une approche des gares réfléchie avec les collectivités locales, de façon à permettre la mobilité  du plus grand nombre sans voiture individuelle, alors que plus de 60 % de nos concitoyens, et  parmi eux les plus modestes, n’en disposent pas, et que nos routes sont déjà surencombrées. 

 

Le projet LN PCA suscite encore débats et interrogations. Pensez-vous que cette ligne nouvelle  doive accepter une mixité des circulations voyageurs (TGV, TET, TER) ?  Concernant la présence humaine à bord des trains et en gare, le nombre des agents SNCF est  en baisse mais la présence de « gilets bleus », salariés en sous-traitance, se développe. Allez vous poursuivre cette politique ?  

 

Nous sommes clairement, totalement, radicalement opposés à la LN-PCA. Investir 22 milliards d’euros sur le papier, beaucoup plus au final, dont 1 milliard pour creuser Saint Charles, passer les  Bouches du Rhône et les Alpes Maritimes, aggraver les disparités déjà trop grandes entre les territoires de notre région, massacrer le vignoble varois, détruire une biodiversité  remarquable, trouer des pays pour amener toujours plus de touristes vers la « Côte d’Azur »  constituent une aberration écologique et économique. De plus faire flamber, comme nous  l’avons vu sur Aix-en-Provence, Avignon, Marseille… un peu plus le prix du m2 dans une région  où toute une partie de la population ne peut plus se loger est là encore totalement  insoutenable, insupportable. La LN-PCA n’en volèm pas.  

 

Comment l’exécutif régional peut-il soutenir un projet de plus de 20 milliards d’€ quand il a refusé l’électrification d’Aix-Marseille qui ne coûtait que quelques centaines de milliers d’€ ?  Quand des réouvertures de lignes pourtant vitales en terme de maillage territorial sont  renvoyées aux calendes grecques ! 

 

Nous voulons inverser l’ordre des priorités et arrêter de renforcer la toile d’araignée « Paris-Province » mais bien créer, recréer un véritable réseau ferré régional bon pour la planète et  le porte-monnaie. 

 

Le bilan économique du programme d’installation des portiques de sécurité « vigipirate » dans  les gares n’est pas connu.

 

Vous engagez-vous à publier ces chiffres ?  Notre association a créé une application citoyenne destinée aux usagers (Trans'Potes) et qui permet une analyse pluridisciplinaire et indépendante de la pertinence et de la fiabilité du  réseau. Accepteriez-vous qu’un tel outil puisse être intégré à une démarche de concertation  dans le but d’améliorer le vécu quotidien des usagers ? 

 

S’agissant de l’utilisation de l’argent public, la transparence doit être totale. Une telle attitude n’est pas admissible en démocratie. De plus, outre le coût de ces dispositifs, on peut douter de leur efficacité car pour nous rien ne remplace la présence humaine dans les gares. Sur la  seconde question la réponse ne peut qu’être positive. Les initiatives citoyennes sont à encourager et la vôtre est plus que pertinente car elle permet de mieux connaître l’état du service public régional de transports et donc de l’améliorer.